Un Monoprix doit fermer ses portes après avoir interdit l'accès à un homme et à son chien guide.
Régis Schultz, le président de Monoprix, a dû prendre la décision de fermer le magasin du boulevard de la Blancarde à Marseille (4e) après que le directeur de l'établissement ait expulsé un malvoyant, car il était accompagné de son chien guide. Selon ce qu'affirme Schultz, le commerce aurait reçu de nombreuses menaces de la part du public qui se dit outré par cette expulsion.
Dans une entrevue accordée à La Provence, Schultz, qui dirige l'enseigne regroupant 650 magasins en France, a bien voulu expliquer ce qui l'avait poussé à ordonner la fermeture temporaire du magasin jusqu'à lundi prochain: "Notre personnel est la cible d'insultes, de crachats, de gestes déplacés, alors nous prenons cette décision dans un souci d'apaisement. Nos équipes n'y sont pour rien, il s'agit d'une erreur individuelle et non collective, et je ne voudrais pas qu'il puisse arriver quelque chose à nos salariés pour de mauvaises raisons."
C'est suite à la publication d'une vidéo tournée le 21 septembre dans le Monoprix du boulevard de la Blancarde que la controverse a soudainement éclaté. La vidéo mettait en lumière cette histoire concernant l'expulsion d'un malvoyant.
Or, il faut souligner que Monoprix a rapidement réagi à la controverse en décidant de proposer à ses 22 000 salariés et plus particulièrement aux 1600 membres de l'encadrement du groupe "une opération de sensibilisation".
Toujours lors de l'entrevue qu'il a accordée à la Provence, Schultz explique: "Nous avons relancé une formation en ligne à destination de nos directeurs, que tous avaient déjà suivie une première fois lors de leur arrivée dans l'entreprise, mais également publié une note d'information concernant l'accueil des clients dits "fragiles" et la hiérarchisation des règles à respecter dans chaque situation. Nous comptons 1000 salariés en situation de handicap, nous sommes exemplaires en ce qui concerne l'emploi, mais il nous reste des efforts à faire pour être irréprochables au niveau de l'accueil."
D'ailleurs, Monoprix compte pousser encore plus loin son désir de corriger cette vilaine situation, car elle entend tenter d'impliquer Arthur, le client malvoyant, dans son opération de sensibilisation: "Nous l'avons appelé dès le premier jour et encore hier, pour lui présenter des excuses et lui apporter notre soutien. Nous lui ouvrons nos portes, en lui proposant d'intervenir à nos côtés pour sensibiliser l'opinion, en s'appuyant sur son expérience. Nous attendons sa réponse."
Quant au directeur du Monoprix des Cinq-Avenues, la santé de celui-ci a été grandement affectée par la vive réaction du public. Schultz explique qu'aucune sanction n'a encore été considérée à son encontre: "Cet homme est actuellement en arrêt maladie après une attaque cardiaque. Il est rentré chez lui mais n'a pas encore retrouvé l'usage de la parole. Chaque chose en son temps. C'est un directeur qui a 15 ans d'expérience, qui s'est retrouvé à la tête de plusieurs magasins. Je n'avais toujours eu que des retours positifs sur lui."
Source: La Provence
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