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Une famille d'Ukrainiens se retrouve enfin en sécurité au Québec

Par NTD

Une Ukrainienne vivant au Québec a enfin pu retrouver sa famille, qui a réussi à fuir la guerre, rapporte Le Devoir

Olena Shapovalova a attendu un mois et demi dans l'angoisse avant de pouvoir serrer dans ses bras sa mère, sa soeur, son beau-frère et cinq de ses nièces. 

« Je ne les connais pas, mais ça me fait pleurer », a confié au Devoir une passagère qui ne connaissait pas la famille à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal.

La famille Shapovalova s'est installée sur la Rive-Sud de Montréal il y a presque 10 ans. Mais depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la famille a connu l'angoisse quant au fait que des proches étaient encore dans le pays en guerre. 

Raisa, Igor et cinq de leurs six filles ont réussi à fuir vers la frontière hongroise avec le chien et le chat de famille. Comme les demandes de visa ont été faites assez tôt, leur traitement a été assez rapide.

« On n’a pas vraiment de famille en Europe, alors on est les seuls à pouvoir les accueillir. Même si on leur dit que le Canada est un pays extraordinaire, on n’essaye pas de convaincre personne. On veut juste leur donner le choix », explique au Devoir la fille d'Olena, Iana. 

« Avec mes parents et mes frères, on forme toute une équipe ! Chacun a son rôle chez nous, et mon papa, c’est le leader », ajoute-t-elle. 

L'été dernier, Olena avait visité l'Ukraine et proposé à sa mère qui y vit toujours de venir au Canada avec elle. Mais la dame prénommée Tamara a préféré rester à Marioupol. « Quand je suis partie, elle m’a regardé sans rien dire. Je voyais dans ses yeux quelque chose qui disait “c’est la dernière fois” », dit Olena, qui est toutefois très heureuse de pouvoir revoir sa mère. 

Durant les semaines précédentes, Tamara a trouvé refuge dans une église avec des proches et une centaine d'autres personnes. 

« Il n’y avait pas d’électricité ni de nourriture. Pour avoir de l’eau, ils faisaient fondre de la neige », explique Iana. L'un des fils de Tamara, Nikolai, est malheureusement mort durant la guerre. 

« Avec d’autres hommes, mon oncle sortait parfois pour aller chercher un peu de nourriture dans les maisons bombardées. En creusant dans les débris, ils trouvaient parfois des personnes dans des sous-sols et les emmenaient à l’église », raconte Iana. Mais un soir, son oncle n'est jamais rentré. Son corps a par la suite été retrouvé par terre à proximité de son véhicule qui avait été frappé par un missile. 

Mais finalement, mardi soir, la famille est arrivée à Montréal. « Ça fait plus d’un mois qu’ils sont sur la route, alors ils ont ressenti un grand calme quand l’avion a atterri. Mon oncle Igor dit qu’il retrouve une atmosphère de vie normale, comme si le Canada était leur maison », se réjouit Iana. 

Source: MSN