Des détenus ont passé deux ans sans pouvoir voir leurs proches à cause de la pandémie
Si de nombreuses restrictions sanitaires ont déjà fait l'objet d'assouplissements au Canada, de nombreux détenus dans des prisons fédérales ne sont toujours pas autorisés à recevoir la visite de leurs proches, et ce, depuis le début de la pandémie en mars 2020, rapporte Radio-Canada.
« C’est inhumain. Tout le monde a le droit de voir sa famille », déplore Daniel Amecia, détenu à Donnacona, en entrevue au téléphone avec la chaîne publique. L'homme n'a pas pu revoir sa conjointe, ni ses soeurs, ni ses neveux et nièces depuis le début de la crise sanitaire.
Un autre détenu dans la prison de Drummond abonde dans le même sens. Il n'a pas été autorisé à revoir sa conjointe depuis plus de deux ans. « On ne demande pas grand-chose, on veut juste voir nos personnes qu’on aime », a-t-il ajouté à Radio-Canada
« La santé et la sécurité du personnel et des détenus demeurent une priorité absolue » pour Services correctionnels du Canada (SCC), a répondu par courriel un porte-parole de l'agence fédérale à la chaîne publique.
« SCC a commencé à reprendre graduellement les visites aux détenus. Toutefois, à l’heure actuelle, il y a des cas actifs de COVID-19 parmi les détenus dans les établissements correctionnels fédéraux à l’échelle du pays. Par conséquent, les visites dans certains établissements sont suspendues », assure-t-on.
Le 23 mars dernier, on recensait 319 cas de COVID-19 actifs à travers les prisons fédérales au pays. De ce nombre, seulement six au Québec, dont deux à Donnacona.
« Avec la fin des vagues [successives de pandémie], il y a eu des reprises des visites dans certains sites et il y a eu à nouveau fermeture en fonction de l’évolution des risques de propagation », a déclaré la directrice générale de la sécurité de SCC, Geneviève Thibault, à Radio-Canada, sans préciser de dates exactes.
Mais en date du 25 mars, sur le site web de la SCC, il était écrit que des visites sans contact étaient permises dans seulement 27 établissements sur 61. À Drummond, elles ont repris le 23 mars tandis qu'à Donnacona, elles demeurent proscrites jusqu'à une date indéterminée.
Source: Radio-Canada