cover

L’Association canadienne des libertés civiles se dit « très préoccupée » par le couvre-feu

Par NTD

Alors que le gouvernement Legault annonçait le retour du couvre-feu depuis ce vendredi 31 décembre, l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC) a expliqué être « très préoccupée ». 

Les interventions policières sont particulièrement au centre de ces préoccupations pour l’association. En effet, « un couvre-feu est une mesure particulièrement problématique, car elle confère aux forces de police un prétexte pour arrêter et interroger des individus du simple fait qu’ils sont dehors à certaines heures de la journée », selon l'Association canadienne des libertés civiles.

Dans sa prise de position, l’ACLC reconnait également que le gouvernement Legault instaure cette mesure après avoir reconnu « qu’il n’y avait aucune preuve [que cela avait réduit] la propagation du virus lorsqu’elle a été imposée la première fois en janvier 2021 et aucune autre preuve n’a été obtenue depuis pour suggérer qu’elle serait efficace cette fois-ci ».

Depuis vendredi dernier, les policiers sont présents sur le territoire pour faire respecter la loi. Ainsi dès 22h et jusqu’à 5h le lendemain matin, aucun québécois ne devrait être en dehors de son domicile sans une raison valable.

« L’imposition de tels contrôles risque d’affecter de manière disproportionnée les membres de groupes racisés et d’autres groupes marginalisés », s’inquiète d’ailleurs l’Association. 

Ainsi, afin de respecter une meilleure liberté pour les citoyens québécois, l’ACLC demande au gouvernement « de réexaminer ces mesures et de faire au moins preuve de transparence quant aux facteurs qu’il utilisera pour décider à quel moment les supprimer ». 

Les règles resserrées sur les rassemblements sont également en cause rappelle l’Association qui y voir une intrusion de l’État dans la vie privée de ses citoyens.

On se rappellera que jeudi dernier, lors de son point de presse, François Legault avait promis de lever le couvre-feu aussitôt que possible. Il n’a toutefois pas donné de date de fin officielle.

Comme en janvier 2021, toute personne qui se trouve à l’extérieur de son domicile après 22h devra prouver une raison valide de déplacement ou bien risquera une amende allant de 1000$ à 6000$. « L’heure n’est plus aux rappels » explique Didier Deramond, directeur général de l’Association des directeurs de police du Québec, qui n’hésitera pas à donner des contraventions aux récalcitrants.

20 958 contraventions pour non-respect du couvre-feu ont été distribuées, pour un total de plus de 31 millions de dollars, lors du premier couvre-feu de 2021 rappelle Radio-Canada.

Source: Radio-Canada Crédit Photo: Capture d'écran vidéo Facebook