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Un cyberprédateur se faisait passer pour une chanteuse pour demander des photos osées à des adolescentes

Par NTD

Une chanteuse a découvert avec horreur qu'un cyberprédateur se faisait passer pour elle afin de demander des photos osées à des adolescentes.

Ce sont des fans de la chanteuse Laurence St-Martin qui lui ont appris qu'un cyberprédateur se faisait passer pour elle. L'auteure-compositrice-interprète a aussitôt dénoncé le criminel aux policiers.

Dans une entrevue avec le journal La Presse, la chanteuse a expliqué: "C’est tellement intense, ce qui se passe sur les réseaux sociaux ! Il ne faut jamais envoyer des photos [à des inconnus], même des photos en pantalons, puisqu’on ne sait jamais qui est derrière l’écran. C’est important que les parents jettent un coup d’œil, mais en respectant l’enfant."

Le criminel en question est un homme de 30 ans nommé Mark Major. L'automne dernier, Mark Major a plaidé coupable à 10 chefs d’accusation de leurre informatique de mineur, d’extorsion et de fraude à l’identité, et ce, alors qu'il faisait face à 23 chefs d'accusation.

Le cyberprédateur a fait une dizaine de victimes qui sont âgées de 12 à 16 ans et les gestes qui lui sont reprochés ont eu lieu en l'espace de quelques semaines seulement, au printemps 2020.

Mark Major s'était notamment fait passer pour Laurence St-Martin afin d'inviter ses jeunes fans à lui envoyer des photos en maillots ou en sous-vêtements, sous prétexte de rechercher des candidates pour un clip à venir.

Une adolescente de 13 ans qui croyait correspondre avec la chanteuse a envoyé des vidéos de nature sexuelle au cyberprédateur afin de participer au vidéoclip, en plus de gagner une somme d'argent. Mark Major s'est ensuite servi de ce contenu afin de menacer sa jeune victime.

Le cyberprédateur a employé un stratagème similaire avec une autre adolescente de 13 ans en juin 2020.

D'autres victimes ont aussi été piégées par Mark Major, alors qu'il se faisait passer pour la directrice d'une agence de mannequinat.

Une fois que le cyberprédateur avait piégé une victime, il les terrorisait par l'entremise de messages menaçants comme celui-ci: "Je vais non seulement t’exposer, mais si tu n’écoutes pas ce que je demande, je vais envoyer un virus à tous tes contacts et voler tes données. En gros, je peux faire de ta vie un enfer, alors je te laisse une chance".

La chanteuse Laurence St-Martin ne cache pas qu'elle a été choquée d'apprendre qu'on utilisait son identité afin de s'en prendre à de jeunes victimes: "J’ai reçu beaucoup de messages de jeunes filles. Un moment, elles ont commencé à me faire des screenshots, je me suis rendu compte que c’était vraiment de l’extorsion, il y avait de la porno juvénile ! J’ai appelé la police. Ils ont pris ça au sérieux."

Les dénonciations de Laurence St-Martin ont mené à l'arrestation de Mark Major en novembre 2020. Son avocat, Me Hugues Surprenant, a expliqué que son client était sous l'effet de speed au moment de laisser "libre recours à des pulsions déviantes".

Le juge Pierre Labelle a condamné Mark Major à quatre ans de détention, mais il lui reste environ 30 mois à purger en prison du temps passé en détention préventive.

Enfin, le juge Pierre Labelle a déclaré: "Les dossiers où on tente d’exploiter des enfants pour des infractions de nature sexuelle ont attiré dans le passé l’opprobre des tribunaux et c’est encore plus vrai, je pense particulièrement à l’infraction de leurre, les fourchettes de peine ont été revues à la hausse par la Cour d’appel."

Source: La Presse Crédit Photo: SPVM