Gilbert Rozon poursuivi par une 5e femme pour agression sexuelle
Une cinquième femme se tourne vers les tribunaux pour poursuivre Gilbert Rozon, rapporte Radio-Canada. La recherchiste Anne-Marie Charette affirme que l'ex-magnat de l'humour l'a séquestrée et agressée sexuellement en 1987. Elle lui réclame aujourd'hui 1 290 000 $.
La chaîne publique a obtenu une copie de la demande introductive d'instance, qui relate le début de l'agression, selon les souvenirs de Mme Charette.
« Le défendeur est sur elle, son regard de prédateur, de fou, la surplombe. Il la touche et tente de retirer ses vêtements », est-il écrit dans la poursuite. Mme Charette ne se souviendrait pas de la suite des choses, si ce n'est qu'elle s'est finalement sauvée en courant de la chambre.
En 1987, Mme Charette avait 25 ans et travaillait en tant que coordonnatrice aux communications pour le groupe d’humoristes les Monstres de l’humour. Ce collectif partageait ses locaux avec le Festival Juste pour rire à Montréal.
Elle y aurait alors subi durant des semaines les remarques « de plus en plus déplacées et désagréables » de Gilbert Rozon.
En juillet, il lui aurait fait des appels « incessants et insistants » dans le but qu'elle vienne lui porter un « soi-disant important » dossier à l'Hôtel du Parc. Si elle a refusé plusieurs fois, Mme Charette aurait finalement cédé et s'y serait rendue « en panique » et « la mort dans l'âme », à la demande de son patron, Richard Bleau.
À son arrivée dans la chambre, l'ex-patron de Juste Pour rire aurait verrouillé la porte pour se jeter sur elle « très vite », malgré le fait qu'elle ait protesté. Mme Charette « ne se souvient pas ce qui s’est passé ensuite sur le lit ». Mais elle dit s'être enfuie de l'hôtel « prise de panique ».
Quelques semaines plus tard, elle aurait perdu son emploi. Elle affirme que cela aurait été dû à « son refus de répondre aux avances » de Gilbert Rozon.
« Le défendeur a abusé de son pouvoir pour profiter de la situation précaire de la demanderesse. Il connaissait le degré d’influence qu’il avait et il savait qu’il pouvait agir en toute impunité », affirment les avocats de Mme Charette.
Cette dernière « ressent une colère et une crainte face aux employeurs masculins. (...) Le défendeur lui a volé sa confiance en elle-même et sa confiance envers les hommes en situation de pouvoir dans le milieu professionnel », est-il écrit dans la poursuite, qui réclame à Gilbert Rozon 290 000 $ en dommages-intérêts compensatoires, en plus d'un million de dollars en dommages-intérêts punitifs.
Quatre autres femmes se sont également tournées vers les tribunaux pour poursuivre Gilbert Rozon. Il s'agit de Patricia Tulasne, Lyne Charlebois, Danie Frenette et Annick Charette.
Source: Radio-Canada · Crédit Photo: Radio-Canada