Florence Longpré et Ingrid Falaise nous ont offert le moment le plus fort du 36e Gala Artis
En quelques semaines, le Québec a été confronté à dix féminicides sur son territoire. La violence faite aux femmes est un sujet important que le Gala Artis ne pouvait pas passer sous silence.
C’est un moment fort qu’on a vécu lors de la 36e édition du Gala Artis dimanche soir. Avant de remettre les prix des rôles féminins et masculins dans une série dramatique annuelle, les deux animateurs, Charles Lafortune et Guy Jodoin, ont tenu à aborder le sujet des violences faites aux femmes.
« En télé on fait notre possible. Parfois, on réussit, parfois on fait oeuvre utile. Au cinquième mois de 2021, il y a déjà eu dix féminicides » annonce Charles Lafortune.
« Ce n’est pas normal que ça se passe encore et encore, les images de fiction résonnent de façon trop réelle avec ce qu’il se passe dans notre société », a poursuivi Guy Jodoin. Un message qui est venu résonner avec trois extraits issus des « Beaux malaises 2.0 », de « m’entends-tu » et du documentaire « Face aux monstres ».
La cérémonie s’est poursuivie avec un texte poignant et particulièrement fort livré par Florence Longpré et Ingrid Falaise. La tête d’affiche et autrice de m’entends-tu, ainsi que l’autrice du livre le monstre ont tenu à dénoncer ces comportements qui font encore des victimes en 2021.
Publi\u00e9e par Soir\u00e9e Artis sur Dimanche 9 mai 2021
Voici leur prise de parole en intégralité :
« Au début, souvent c’est doux, les papillons, les grands sentiments…
Et un jour tu te fais rabaisser, t’es isolée.
Tu doutes : « Est-ce c’est moi le problème ? »
Sournoise, la violence fait son nid, la honte t’envahit et tu mets des cuillères dans le congélateur. Encore et encore.
Des fois un sentiment d’accalmie, un semblant de bonheur, une lune de miel de quelques heures qui te font oublier les mots d’hier.
Malheureusement après l’éclaircie, la tempête revient. Le cycle se répète et tourne de plus en plus fort et de plus en plus intensément.
On excuse sa perte de contrôle et finalement le pire arrive.
Mais ce n’est pas une perte de contrôle, c’est la prise de contrôle ultime.
Est-ce que c’est trop demandé aimer sans se faire tuer tsé ? La base.
Depuis les dernières semaines, j’ai ressenti une écoeurantite collective de toute cette violence et pour la première fois je sens qu’on est un village soudé et qu’on est plus toutes seules chacune de notre côté.
Et je suis contente d’être là ce soir pour rentrer dans le salon des petites Ingride, des petites Laurence, des petites Annie qui vivent de la violence à petite ou à grande échelle.
Faisons notre devoir et disons non lorsqu’on assiste à de la violence conjugale
Les ressources existent et sont là et il n’y a pas de honte.
C’est en brisant le silence qu’on contribue tous ensemble à sauver plus de vie. »
Voyez l'extrait complet sur le site de TVA.
Gino Chouinard a également tenu à adresser la situation lors de ses remerciements.
« Moi, j’ai appris un nouveau mot cette année et ça s’appelle féminicide. Cessons de laisser passer. On peut tous être des vigies au quotidien »
Un moment saisissant et une discussion plus que nécessaire dans ce genre de cérémonie.
Source: Gala Artis · Crédit Photo: Capture d'écran Gala Artis