Julie Snyder se censure en direct à La semaine des 4 Julie pour parler de la saga Gilbert Rozon
Julie Snyder recevait Monic Néron et Émilie Perreault sur le plateau de La semaine des 4 Julie, lundi soir, pour parler du documentaire La parfaite victime, qui sera diffusé au printemps prochain. L'animatrice a profité de la présence des deux journalistes à son émission pour revenir sur le dossier Gilbert Rozon. Rappelons que Néron et Perreault avaient été parmi les journalistes qui ont sorti l'enquête conjointe du 98,5 FM et du Devoir dans laquelle une dizaine de femmes ont témoigné d'agressions et d'inconduites sexuelles présumées dont elles auraient été victimes par Rozon.
« Voue êtes toutes les deux instigatrices de l'affaire Rozon, qui est sortie en 2017, à la fois chez Cogeco et au Devoir. Avez-vous été surprises de l'acquittement de Gilbert Rozon et comment avez-vous réagi? »
Avant de laisser ses invitées répondre, Julie Snyder a ajouté: « Et là, je vais vous laisser répondre et moi, pour des raisons que vous googlerez, je vais me taire et garder le silence », a-t-elle déclaré avant de se mettre un morceau de duct tape sur la bouche.
C'est Émilie Perreault qui débute: « Est-ce qu'on a été surprises? Tout d'abord, la surprise que j'avais eue dès le départ c'est qu'il n'y ait qu'une seule plainte qui ait été retenue. Ça j'avoue que c'était une surprise. Le verdict, parce que ça fait trois ans qu'on travaille sur ce sujet-là, je dois admettre qu'on n'a pas été tant surprises. »
Monic Néron poursuit: « La juge a très bien justifié sa décision. Quand on lit le jugement on comprend pourquoi elle en est arrivée à cette conclusion-là. Et ça c'est quelque chose qu'on a énormément entendu dans nos recherches: on vous croit, on ne croit pas l'accusé, mais on se doit tout de même d'acquitter. C'est ça qui se passe et c'est ça qui vient aussi expliquer le système qui, en matière d'agressions sexuelles, peut parfois être un peu plus frileux. On ne remet aucunement en question ce que la juge a décidé. Par contre, je pense que dans le film La parfaite victime, on vient expliquer beaucoup beaucoup de choses. »
« On salue tout de même le courage d'Anick Charette », conclut Émilie Perreault.
Bien sûr, Julie Snyder faisait référence à un segment de La semaine des 4 Julie, diffusé à la fin septembre 2020, au cours duquel elle était en compagnie de Pénélope McQuade. Les deux femmes, qui ont l'une comme l'autre affirmé avoir été victimes de Gilbert Rozon. Julie Snyder s'était adressée directement à l'ancien magnat de l'humour en lui disant:
« Moi, je voudrais juste dire à Gilbert Rozon que je n'ai pas pu lui dire non, parce que c'est arrivé pendant que je dormais. Je dormais dans un endroit où il y avait des gens de Juste pour rire, des artistes, des directeurs, des animateurs. Et à un moment donné, tout le monde est parti voir un spectacle, alors moi, je me suis endormie. Et ça s'est passé pendant que je dormais, donc je ne pouvais pas dire non puisqu'on ne me l'a pas demandé. »
Quelques jours plus tard, Gilbert Rozon intentait des démarches judiciaires contre Julie Snyder et Pénélope McQuade.
Voici le segment en question:
Merci @Penelopemcquade de m'avoir donn\u00e9 le courage de \u00ab lib\u00e9rer ma col\u00e8re \u00bb! Ce soir 21h \u00e0 @lasemdes4julie je dis pourquoi je n'ai pu dire non \u00e0 Gilbert Rozon. \u00c0 celles et ceux qui d\u00e9noncent, je vous crois! \u2764\ufe0f pic.twitter.com\/487uIr36ev— Julie Snyder (@snyderjulie) September 30, 2020\n
Source: La semaine des 4 Julie · Crédit Photo: La semaine des 4 Julie