“Pas beaucoup de choses qui ont changé dans les faits. On est loin d’être hors de danger”
De nombreux experts ont dit ressentir de l’inquiétude à la suite des assouplissements de certaines règles sanitaires qui ont été annoncés mardi par le premier ministre du Québec.
Alors que plusieurs établissements pourront enfin rouvrir leurs portes dès le 8 février, de nombreux experts disent craindre que le « petit déconfinement » annoncé par François Legault comporte certaines « incertitudes ».
Benoît Mâsse, qui est professeur de médecine sociale et préventive à l'École de Santé publique de l'Université de Montréal, a expliqué sur les ondes d’ICI Radio-Canada, à l’émission Tout un matin, qu’il accueillait très positivement la nouvelle et que ce retour en classe ferait « énormément de bien ».
Toutefois, Cécile Tremblay, microbiologiste-infectiologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, ne voit pas ce retour du même œil : « C’est une question de gestion de risques, mais demander aux étudiants des cégeps de venir en présentiel, je ne vois pas du tout la pertinence de ça à ce stade-ci. »
Kim Lavoie, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en médecine comportementale et professeur titulaire à l’UQAM, partage un avis très similaire à Cécile Tremblay. Selon Mme Lavoie, les annonces faites par le gouvernement Legault auraient demandé davantage de préparation : « Rouvrir les universités et les cégeps, on n’est pas prêt à ça. […] Quand je regarde les tendances, il n’y a pas beaucoup de choses qui ont changé dans les faits […] On est loin d’être hors de danger. »
Enfin, selon le Dr Quoc Dinh Nguyen, gériatre et spécialiste en épidémiologie au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, de nombreux facteurs auraient dû être pris en compte avant d’en venir à une telle décision, dont le risque lié aux nouveaux variants du coronavirus et les approvisionnements en vaccins qui sont retardés.
Source: ICI Radio-Canada · Crédit Photo: Capture d'écran