Éric Salvail pourrait être poursuivi au civil
Malgré son acquittement dans son procès criminel, Éric Salvail pourrait éventuellement faire face à des poursuites au civil, selon un avocat en entrevue au Journal de Montréal.
« Le fardeau de la preuve est moins élevé, ce n’est pas hors de tout doute raisonnable, c’est la prépondérance des preuves. Au civil, il pourrait avoir poursuite en démontrant l’agression d’une autre manière », explique l'avocat François-David Bernier.
Vendredi, le juge Alexandre Dalmau a acquitté l'ex-animateur et producteur déchu des trois chefs d'accusation auxquels il faisait face : agression sexuelle, séquestration et harcèlement criminel. Et ce, même si le magistrat n'a pas jugé que son témoignage était crédible.
En ce qui a trait au procès criminel d'Éric Salvail, Me Bernier estime que, si la décision semble défier la logique aux yeux de certains, elle demeure conforme en termes de droit.
« Je comprends le cynisme des gens. Ce sont deux gros dossiers [Salvail et Rozon] médiatisés avec des verdicts d’acquittement. Ce ne sont pas les meilleurs exemples comme dossiers, notamment parce qu’ils remontent à plus de 40 ans pour Rozon et plus de 20 ans pour Salvail. Pendant que ces deux dossiers sont médiatisés, il y a beaucoup de dossiers d’agression sexuelle sur le terrain où l’on a des plaidoyers de culpabilité », a-t-il déclaré au Journal de Montréal.
« C’est du cynisme de dire que parce que ces deux personnes-là sont acquittées, les victimes n’ont pas de droits. On a un bon système, est-ce qu’il est à améliorer? Oui. On travaille là-dessus, peut-être que des tribunaux spécialisés pourraient rassurer les gens », a-t-il ajouté.
Apr\u00e8s Rozon, quel sort pour \u00c9ric Salvail?: explications de Me Fran\u00e7ois David Bernier: https:\/\/t.co\/TYbTibNAEj pic.twitter.com\/1bolYPEBj9— FrancoisDavidBernier (@Franco_Bernier) December 19, 2020\n
Il précise que les notions de doute raisonnable et de présomption d'innocente font partie des bases du système de justice. « Si on ne respectait pas ça, il y aurait encore plus de dommages », croit-il.
Pour mener à un verdict, le juge a dû se pencher sur la crédibilité du témoignage d'Éric Salvail, si son témoignage soulevait un doute raisonnable, et finalement le témoignage du plaignant.
« C’est là que ça a accroché pour le juge, car le témoignage de Donald Duguay n’était pas crédible à ses yeux. Beaucoup d’exagérations ont été notées. Il y avait des contractions, et le juge a expliqué qu’il voulait trop et dramatisait les choses. Le juge, c’est le spécialiste de l’évaluation de la crédibilité », explique Me Bernier.
Source: Journal de Montréal · Crédit Photo: Facebook