DERNIÈRE HEURE: Gilbert Rozon reconnu non coupable de viol et d'attentat à la pudeur
C'est mardi après-midi que la juge Mélanie Hébert de la Cour du Québec a rendu sa décision, dans le procès de Gilbert Rozon, accusé de viol et d'attentat à la pudeur pour des gestes qui auraient eu lieu il y a environ 40 ans, à Saint-Sauveur. Le verdict a été rendu et l'ancien magnat de l'humour a été trouvé non coupable des accusations qui pesaient contre lui.
Après un procès qui a eu lieu en octobre dernier et des plaidoiries qui ont été faites en novembre, c'était mardi qu'était attendue la décision, au palais de justice de Montréal.
[DERNI\u00c8RE HEURE] Le fondateur de Juste pour Rire, Gilbert Rozon est acquitt\u00e9 des accusations de viol et d'attentat \u00e0 la pudeur. Plus d'informations suivront. pic.twitter.com\/hv6tw47Pox— Radio-Canada Arts (@RC_Arts) December 15, 2020\n
Dans une décision très attendue, la juge a déterminé que l'accusé bénéficiait du doute raisonnable. Elle a par ailleurs affirmé que Gilbert Rozon était plus affirmatif qu'il ne devrait l'être compte tenu du temps écoulé depuis les évènements. Elle lui apparait notamment invraisemblable qu’il se souvienne clairement de certains petits détails, comme l’utilisation d’une clef.
Du côté de la plaignante, la juge a noté qu'elle avait « le désir de parler ». La juge n’a perçu aucun désir de vengeance ou d’animosité chez elle.
Voici quelques Tweets publiés par la journaliste de Radio-Canada Geneviève Garon pendant la lecture de la décision:
Gilbert #Rozon est assis dans la premi\u00e8re rang\u00e9e, jambes crois\u00e9es, le menton accot\u00e9 sur sa main... il \u00e9coute attentivement le jugement. Ses proches sont assis derri\u00e8re lui.— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
La juge explique des grands principes de droit... La pr\u00e9somption d\u2019innocence, la preuve hors de tout doute raisonnable, la cr\u00e9dibilit\u00e9 d\u2019un t\u00e9moignage... #Rozon— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
1\/2 Juge explique le raisonnement qu\u2019elle doit suivre (WD) : 1\u00e8re question : Est-ce que je crois la version de #Rozon? Si oui, elle l'acquitte. Si non, 2e question : Est-ce que la version de Rozon cr\u00e9e un doute raisonnable? Si oui, acquitt\u00e9.— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
2\/2 Si non 3e question :
Est-ce que, malgr\u00e9 que je ne le crois pas, la preuve de la poursuite me convainc hors de tout doute raisonnable? Si oui : coupable. Si non : acquitt\u00e9. #Rozon La juge doit r\u00e9pondre \u00e0 ces questions pour chaque chef d\u2019accusation.— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
Croire la victime \u00e0 tout prix comme dans le #MoiAussi n\u2019a pas sa place en droit criminel, dit juge. Un acquittement ne veut pas dire que tribunal ne croit pas la victime, \u00e7a signifie que le dpcp ne s\u2019est pas d\u00e9charg\u00e9 de son fardeau de prouver hors de tout doute raisonnable #Rozon— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
La juge relate la version de la plaignante. La d\u00e9fense a dit que le t\u00e9moignage n\u2019est pas fiable en raison des trous de m\u00e9moire, des contradictions et des invraisemblances #Rozon.— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
Juge dit que m\u00eame si la plaignante ne se souvient pas de certaines heures ou paroles, ce n\u2019est pas fatal. Juge dit aussi qu\u2019il est peu d\u00e9terminant que la plaignante ait dit \u00ab\u00a0non\u00a0\u00bb au moment du rapport sexuel. Puisqu\u2019elle dormait, elle ne pouvait pas consentir. #Rozon— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
La juge souligne les 5 contradictions soulev\u00e9es par la d\u00e9fense dans le t\u00e9moignage de plaignante. Juge dit qu\u2019il n\u2019y a pas de contradictions et de toutee fa\u00e7ons ce sont des \u00e9l\u00e9ments p\u00e9riph\u00e9riques. Son t\u00e9moignage est constant sur les faits sur lesquels reposent infractions. #Rozon— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
Il n\u2019y a pas de contradiction qui affecte la cr\u00e9dibilit\u00e9 ou la fiabilit\u00e9 de la plaignante. Pas d\u2019exag\u00e9ration non plus, dit la juge. #Rozon— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
\u00ab\u00a0Il ressort clairement que selon sa version, elle n\u2019a pas consenti aux gestes de M. Rozon\u00a0\u00bb, dit la juge.— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
La juge dit que la plaignante a port\u00e9 plainte contre #Rozon parce qu\u2019elle avait \u00ab\u00a0le d\u00e9sir de parler\u00a0\u00bb. La juge n\u2019a per\u00e7u aucun d\u00e9sir de vengeance ou d\u2019animosit\u00e9 chez elle.— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
La juge r\u00e9sume le t\u00e9moignage de #Rozon. \u00ab\u00a0Il est plus affirmatif qu\u2019il ne devrait l\u2019\u00eatre\u00a0\u00bb compte tenu du temps \u00e9coul\u00e9 depuis les \u00e9v\u00e8nements. Invraisemblable qu\u2019il se souvienne clairement de certains petits d\u00e9tails, comme l\u2019utilisation d\u2019une clef.— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
Gilbert #Rozon est acquitt\u00e9 des deux chefs d\u2019accusation. Il b\u00e9n\u00e9ficie du doute raisonnable— Genevi\u00e8ve Garon (@GenevieveGaron) December 15, 2020\n
La juge Mélanie Hébert de la Cour du Québec a accepté de faire lever l'ordonnance qui empêchait de divulguer l'identité de la victime présu. Il s'agit d'Annick Charette, âgée de 60 ans.
La victime all\u00e9gu\u00e9e de Gilbert Rozon s'appelle Annick Charette.
Elle vient d'accepter la lev\u00e9e de l'interdiction de publication.
Elle va s'adresser aux m\u00e9dias tant\u00f4t.@tvanouvelles pic.twitter.com\/boQiWxvHLY— Yves Poirier (@poirieryvesTVA) December 15, 2020\n
Rozon, aujourd'hui âgé de 66 ans, était âgé de 25 ans au moment des crimes allégués. La victime alléguée, dont l'identité était jusqu'à aujourd'hui protégée par ordre de la Cour, avait à l'époque 20 ans. Les deux parties s'entendent pour dire qu'ils ont passé une soirée ensemble dans une discothèque des Laurentides, mais la suite des événements diffère drastiquement dans les deux versions.
La femme a déclaré sous serment que Rozon devait la reconduire chez elle mais qu'il est plutôt arrêté en chemin à la maison de sa secrétaire, prétextant qu'il devait aller chercher des documents. Une fois à l'intérieur, la femme affirme que l'accusé s'est jeté sur elle et s'est mis à l'embrasser, mettant sa main dans son décolleté et tentant de lui enlever sa petite culotte. Elle affirme s'être débattue pour qu'il arrête.
Elle a déclaré avoir dormi seule dans une chambre, mais s'être réveillée avec l'accusé sur elle déterminé à avoir une relation sexuelle à laquelle elle n'a jamais consenti.
De son côté, Gilbert Rozon a plutôt affirmé - lui aussi sous serment - qu'ils ont passé une nuit romantique à s'embrasser devant le foyer, et qu'il aurait arrêté net au moment où il a senti qu'elle s'était raidie après qu'il ait tenté de mettre sa main sous sa jupe. Il déclare qu'après avoir fait chambre à part, il s'est réveillé avec la femme à califourchon sur lui « en train de se faire l'amour ».
Le procès s’est déroulé en octobre et les plaidoiries des avocats ont été offertes à la juge Mélanie Hébert de la Cour du Québec en novembre, au palais de justice de Montréal.
Gilbert Rozon est arrivé au Palais de justice de Montréal en début d'après-midi. Voici quelques images partagées sur les médias sociaux:
Verdict dans l'affaire Gilbert Rozon.
Il vient d'arriver au Palais de justice de Mtl. Aucune r\u00e9action de sa part.@tvanouvelles pic.twitter.com\/2uvMyqU9dK— Yves Poirier (@poirieryvesTVA) December 15, 2020\n
Arriv\u00e9e de Gilbert Rozon au palais de justice de Mtl #rcinfo @RadioCanadaInfo ? pic.twitter.com\/UJ0lteVVCM— Ivanoh Demers (@ivanohdemers) December 15, 2020\n
Plusieurs manifestants étaient réunis devant le Palais de justice de Montréal en attendant le verdict:
A group outside the courthouse waiting for the Gilbert Rozon verdict. #CJAD800 pic.twitter.com\/dc5eq75XCG— Elizabeth Zogalis (@EZogalis) December 15, 2020\n
Source: TVA Nouvelles · Crédit Photo: Tout le monde en parle