Magalie Lépine-Blondeau lance un cri du coeur au gouvernement pour sauver les arts et la restauration à TLMEP
Magalie Lépine-Blondeau était de passage sur le plateau de Tout le monde en parle, dimanche soir, pour présenter la série documentaire Supernaturel, sur le monde des vins natures. La comédienne en a profité pour parler des derniers mois qui ont été extrêmement difficiles pour les artistes. Voici ce qu'elle a répondu à Guy A. Lepage qui l'a questionnée sur son année 2020.
« On dirait que j'ai essayé de changer mon schéma de pensée parce que je me suis ennuyé de tout pendant six mois et là j'ai hâte à tout. Je te dirais que je n'ai pas exercé mon métier depuis le 12 mars dernier, ça a été extrêmement difficile, déroutant, vertigineux, j'ai traversé des phases très sombres. J'ai perdu mes repères, j'ai parfois perdu pied. Si j'en parle ce n'est pas parce que je veux de la pitié ou de la compassion. C'est juste parce que j'ai une tribune, contrairement à la plupart des gens qui partagent ma situation.
Mais en ce moment, Guy, il y a 52% des artistes et des artisans qui oeuvrent dans les arts de la scène qui songent à se réorienter, au Canada. Il faut savoir que la culture et la restauration ce sont des secteurs identitaires. C'est à eux qu'on mesure la vitalité créative d'un peuple et de ses villes. Et là je comprends qu'avec les chiffres on ne puisse pas rouvrir les salles et les salles à manger. Mais qu'est-ce que le gouvernement va faire pour assurer la rétention de ces talents-là? Un savoir-faire, une expertise, la fidélité de la clientèle et des spectateurs, ça prend des années à acquérir. C'est vraiment inquiétant.
Les artistes n'ont pas droit au chômage. On a bien sûr eu droit à la PCU, mais un artiste sans emploi ce n'est pas un artiste au chômage. »
Guy A. Lepage a alors demandé au sommelier et auteur Vincent Laniel, qui travaille au restaurant Candide, ce qu'il pensait de la fermeture des restaurants.
« C'est sûr que c'est une réponse très personnelle. J'entends d'un côté vraiment un cri du coeur de l'industrie de la restauration, je comprends aussi qu'il y a un effort à faire pour ne pas contribuer à une vague exponentielle du nombre de cas. Ceci dit, dans la première vague il y avait une espèce de solidarité. On voulait ouvrir les vannes pour aider les restaurants. J'ai l'impression qu'en ce moment on oublie un peu la restauration.
Peut-être qu'on se dit que de toute façon au pire les restaurants vont fermer et ensuite renaître autrement. Et je trouve ça vraiment triste parce que les gens ne viennent pas à Montréal pour visiter le Stade olympique. Les gens viennent à Montréal pour la culture, pour les restaurants. On assiste aussi à un exode des métiers en ce moment en restauration. »
Source: Tout le monde en parleT · Crédit Photo: Tout le monde en parle