cover

Sonia Vachon, les yeux pleins d'eau, parle avec courage de ses difficultés financières

Par NTD

Les derniers mois ont été particulièrement difficiles sur beaucoup de points de vue, notamment sur le plan financier alors que des millions de Québécois ont été affectés au niveau de leurs rentrées d'argent. Le confinement et la fermeture de plusieurs secteurs de l'économie ont affecté bien des gens autour de nous et c'est notamment le cas dans le milieu culturel alors que plusieurs artistes ont vu tous leurs projets être annulés.

De passage sur le plateau de Deux filles le matin, Sonia Vachon s'est confiée avec beaucoup de transparence sur les difficultés financières qu'elle a vécues au cours des derniers mois. La comédienne a eu de la difficulté à contenir ses émotions lorsque Marie-Claude Barrette lui a demandé de parler de la façon dont elle a vécu l'année 2020.

« Le confinement, pour ce qui est de rester à la maison, j'ai la chance d'avoir une maison, j'ai la chance que quand je sors sur mon balcon, dehors c'est chez nous. Toute cette restriction-là, moi je ne l'ai pas ressentie. Mais c'est sûr que mon angoisse ça a été les sous. Moi je ne travaillais plus depuis le mois de décembre parce que les productions on tourne beaucoup l'été. On tourne beaucoup moins les mois d'hiver.

Alors moi en décembre j'appelle ça des vacances forcées parce qu'il n'y a plus de rentrée d'argent, il n'y a plus rien. Et au mois de mars, moi tout recommençait. Alors t'as hâte que le mois de mars arrive. Décembre, janvier, février et début mars c'est des mois plus serrés, en fait presque mars au complet parce que tu n'as pas ton salaire tout de suite dès ta première journée. 

Et là est arrivé l'imprévisible. Et en plus, c'est la fin de semaine de ma fête. Le 14 mars, fini, tout est fermé, le Québec ferme le jour de ma fête. Et là les téléphones rentrent: ok cette production-là c'est annulé, ça c'est annulé, ça c'est annulé. Alors là...c'est l'angoisse qui monte parce que tu te dis aïaïaï...il n'y a plus rien. 

Moi, quelques années auparavant, j'ai eu deux années assez tranquilles. Alors l'argent que j'avais mis de côté ça continue de payer les choses. Et les gens s'imaginent que parce qu'on nous voit à la télé toutes les semaines, les gens peuvent penser qu'on travaille à toutes les semaines. Mais souvent ce n'est pas ça. Et dans une production, sur toute l'année, moi j'ai travaillé l'équivalent de 10 journées, huit jours, six jours...

Alors quand on coupe, il n'y a plus rien qui rentre... »

Voici l'entrevue en question qui a été publiée sur la page Facebook de Deux filles le matin:

\n

Merci pour ce témoignage courageux, Sonia. C'est vrai que l'argent demeure un tabou important dans notre société et qu'on prend souvent pour acquis que les artistes qu'on voit à la télévision roulent sur l'or. Mais trop souvent on oublie que les artistes n'ont pas de salaire fixe et que lorsqu'ils n'ont pas de projet, ils n'ont aucune rentrée d'argent. Le milieu culturel est bien plus précaire qu'on le pense pour un nombre important d'artistes. Et les derniers mois ont été tout particulièrement difficiles pour eux.

On envoie plein d'ondes positives à tous ceux - artistes ou non - qui comme Sonia ont été durement touchés par les derniers mois d'un point de vue financier.

Source: Deux filles le matin · Crédit Photo: Deux filles le matin