Une mère monoparentale privée de la PCU à cause d'une fraude risque de se retrouver à la rue
Alors que de nombreux Canadiens victimes de fraude sont privés de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), le gouvernement fédéral est dans l'incapacité de faire de nouveaux chèques pour permettre aux victimes de sortir la tête de l'eau.
C'est La Presse qui rapporte cette nouvelle qui risque de susciter de nombreuses réactions aux quatre coins du pays. En effet, certaines victimes de fraudes privées de la PCU se retrouvent dans une situation précaire parce que l’Agence du revenu du Canada (ARC) est dans l'incapacité de faire de nouveaux chèques alors qu'elle est au courant que ces personnes ont fait les frais de personnes très mal attentionnées. C'est le cas de Kathy Robinson qui semble à bout de souffle. «On dirait que le système protège les fraudeurs plutôt que les victimes», déplore-t-elle.
Cette mère monoparentale a été privée de son chèque de 2000 $ de PCU en juillet et en août, précise La Presse. Elle a peur de se retrouver dans une terrible situation si une solution n'est pas trouvée rapidement. «Le premier ministre Trudeau a dit que personne ne se retrouverait à la rue à cause de la pandémie, mais c’est justement ce qui risque de m’arriver! Si je ne travaille pas en septembre, je n’ai plus rien». Elle a raconté au quotidien le calvaire qu’elle a vécu et notamment les discussions interminables avec l'ARC sans parvenir à un terrain d'entente.
La Presse indique que l'histoire Kathy Robinson est loin d'être un cas isolé. Selon les données du Centre antifraude du Canada, 1 333 personnes ont été victimes de ce genre de mésaventure, dont 623 au Québec. Des chiffres qui pourraient, en réalité, être plus élevés, souligne le quotidien. «C’est une situation absurde. Personne ne devrait être pénalisé après avoir été victime d’un vol d’identité. Les gens devraient pouvoir toucher leur chèque pendant que l’enquête se poursuit», estime le député du NPD Alexandre Boulerice.
Même son de cloche du côté de Michel Carlos, ex-chef de l’Escouade des crimes économiques à la SQ et spécialiste en lutte contre la fraude. «Les réseaux de fraudeurs en profitent, alors que des gens honnêtes qui ont besoin de cet argent n’auront pas leur chèque. C’est ridicule». Selon lui, pour que ce genre de situation soit mieux gérée, «il faudrait aussi une ligne d’urgence pour répondre rapidement aux victimes de fraude. L’ARC doit absolument mettre plus de monde pour récupérer ces sommes et réémettre des chèques pour les victimes».
Source: La Presse · Crédit Photo: Adobe Stock