De nombreux Québécois payent leur cellulaire «dans le beurre» sans le savoir
Dans sa chronique pour La Presse Stéphanie Grammond revient sur une pratique douteuse des fournisseurs de téléphonie mobile au Québec qui consiste à continuer de faire payer leur cellulaire aux consommateurs alors qu'ils l'ont déjà payé en intégralité.
«Vous payer votre cellulaire dans le beurre», c'est le message qu'il faut retenir de la chronique de Stéphanie Grammond du 29 août dans La Presse. Si l’on s'intéresse plus en détail à ses propos, on se rend compte qu'elle met en lumière une pratique douteuse des fournisseurs de téléphonie mobile au Québec qui consiste à continuer de faire payer leur cellulaire aux consommateurs alors qu'ils l'ont déjà payé en intégralité. Une pratique rendue possible par le fait que les consommateurs achètent la plupart du temps leur téléphone dans le cadre d'un forfait souscrit chez un fournisseur donné.
Ainsi, lors de son contrat d'une durée maximale de 24 mois, le consommateur moyen paye l'intégralité de son téléphone. La logique voudrait que le prix de son forfait baisse à partir du 25e mois puisqu'il n'a plus son appareil à payer. Toutefois, ce n'est pas le cas. Si le consommateur n'en fait pas la demande à son fournisseur, il va continuer à payer son téléphone alors qu'il l'a déjà payé en entier. Autrement dit, si vous ne faites rien, vous payer pour rien.
Stéphanie Grammond s'est entretenue avec Marie-Ève Dumont, une consommatrice qui a appris malgré elle qu'elle avait fini de payer son téléphone. Alors qu'elle a appelé Vidéotron pour une tout autre histoire, son interlocuteur va lui offrir un rabais de 11 $ sur son forfait qui lui coûtait 62 $ par mois. Un événement qui l'a choqué. «Je trouve ça assez déplorable que ce ne soit pas fait automatiquement lorsqu’on a fini de payer le téléphone», confie-t-elle. Un avis que partage John Lawford, directeur du Centre pour la défense de l’intérêt public. «Facturer pour rien est injuste».
Si le CRTC met les fournisseurs dans l'obligation de prévenir leurs clients de la fin de leur forfait 90 jours avant qu'il arrive à terme, il ne les oblige en aucun cas à réduire de manière systématique le prix du forfait lorsque le téléphone est payé dans son intégralité. «C’est une pratique complètement inacceptable. Mais l’organisme qui est chargé de surveiller le marché n’a pas donné beaucoup de signes qu’il voulait encadrer la chose», regrette Anaïs Beaulieu-Laporte, analyste à l’Union des consommateurs.
Source: La Presse · Crédit Photo: Pexels