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Le gouvernement favorable à une application mobile de traçage de la population

Par NTD

Alors que plusieurs pays à travers le monde ont opté pour la création d'une application mobile de traçage de la population, le gouvernement du Québec semble être séduit par cette idée.

C'est La Presse qui rapporte cette nouvelle qui risque de polariser l'opinion publique québécoise. En effet, selon les informations du quotidien, plusieurs ministères ont donné leur accord pour permettre aux chercheurs de développer une application mobile de traçage de la population. Le but étant d'utiliser les Bluetooth et GPS des cellulaires pour déterminer les risques de contaminations des Québécois au coronavirus. Dans cette optique, il semblerait que c'est le Mila, le laboratoire d’intelligence artificielle de l’Université de Montréal, qui s'occuperait de son élaboration. Toutefois, le ministère de la Santé et des Services sociaux n'a pas encore donné son accord.

La Presse s'est entretenu avec Marie Barrette, la directrice des communications du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, qui a expliqué qu'il y a encore certains points à éclaircir. «Il reste à déterminer quels sont les besoins de la Santé publique. Il y a toute une question de vie privée et de protection des renseignements personnels qui entre en jeu. Il va falloir poursuivre l’exploration de l’application pour s’assurer qu’elle respecte les plus hauts standards en la matière».

Comment cette application fonctionnera exactement ? La Presse explique que l'application que développe Mila pourra savoir si 2 personnes ont été en contact lors des 14 derniers jours en utilisant le Bluetooth des appareils. Des données qui resteront sur l'appareil de l'utilisateur et qui seront seulement partagées en cas de contamination au coronavirus. Le quotidien indique que Richard Janda, professeur de droit à McGill et en charge du domaine juridique et vie privée de Mila affirme que «les données individuelles personnalisées ne seront jamais partagées directement avec les autorités gouvernementales».

La Presse explique que Mila est désormais en contact avec Apple et Google pour qu'ils autorisent l'utilisation simultanée de la puce GPS et du Bluetooth sur leurs appareils. «Tout ce que nous voulons, c’est d’être capables d’avoir une idée des points chauds. On n’est pas obligés de savoir que telle personne se trouvait à tel coin de rue à telle heure (...) Si on pouvait avoir une idée du quartier ou, à la limite, de certains lieux, comme des épiceries, où il y a beaucoup d’infections, ça pourrait aider grandement la Santé publique», explique Richard Janda.

Si cette application pourrait être bien utile dans la lutte contre la propagation du coronavirus, la question du respect de la vie privée se pose. La Presse indique que le gouvernement a déjà annoncé qu'aucun citoyen ne sera obligé d'installer cette application sur son cellulaire. Autrement dit, les personnes qui voudront utiliser l'application seront volontaires. «Notre plus grand défi, ce sera de convaincre les citoyens que notre application est digne de confiance et guidée par une gouvernance transparente et impeccable», estime Richard Janda.

Source: La Presse · Crédit Photo: Adobe Stock