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Elles font partie des 9500 absents du réseau de santé et elles en ont long à dire

Par NTD

Alors que le coronavirus continue de se propager dans l'ensemble du Québec, des membres du personnel soignant ont décidé de briser le silence concernant leurs conditions de travail. 

C'est La Presse qui rapporte les témoignages de plusieurs membres du personnel soignant qui ont décidé de s'exprimer sur leur quotidien au temps du coronavirus. Certains sont à l'arrêt, d'autres ont changé d'établissement en cours de route. Leur point commun ? Ils commencent à être de plus en plus indignés par leurs conditions de travail qui pour certains les met en danger quotidiennement. «Ça a été très long avant qu’on suive les consignes de façon adéquate», explique notamment la docteure Ariane Murray.

Celle qui travaille depuis 10 ans en tant que médecin de famille au Centre d’hébergement Réal-Morel à Verdun dresse un constat douloureux de cet établissement puisque tout le personnel a été obligé de s'arrêter de travailler, souligne La Presse. «Certains ont attrapé la maladie, d’autres ont des conditions médicales qui les empêchent de travailler ou une autre raison qui fait qu’ils ne peuvent pas être exposés au coronavirus». Dans leurs cas, la faible utilisation de matériel de protection a été déterminante.

La Presse est également allée à la rencontre de Julie, une préposée aux bénéficiaires au CHSLD de La Pinière à Laval. Cette dernière vit une période extrêmement difficile et se sent terriblement dépassée par les événements. «Être capable, financièrement, je remettrais ma démission. J’adore mon métier. Mais je ne suis plus capable de nos conditions de travail». Le fait que plus de la moitié des résidents de son établissement ont contracté la maladie n'arrange rien à son stress. «Oui, j’ai peur de l’attraper», a-t-elle confié au quotidien.

Du côté d'Anouk Fortin, qui est préposée aux bénéficiaires dans le même CHSLD, il y a un peu plus d'espoir même si la fatigue semble l'avoir submergé, relate La Presse. «On tient le coup. Le monde est fatigué. Un moment donné, on va tomber au combat». Madeleine, auxiliaire en soins de santé, a encore du mal à comprendre pourquoi elle a été obligée d'aller aider dans un CHSLD alors qu'elle donnait des soins à domicile «Je fais partie de ceux qui ont été déplacés sans avoir été consultés. Ça fait mal au cœur parce qu’on aime notre travail et que cette situation nous fait peur», admet-elle au quotidien. 

La Presse précise qu'elle est actuellement en arrêt de travail par ce qu'elle craignait d'avoir contracté la maladie dans cette résidence pour ainés. Elle est actuellement dans l'attente des résultats de son test de dépistage et se dit frustrée par la situation.

Source: La Presse · Crédit Photo: Adobe Stock