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Un ambulancier subit une descente aux enfers après avoir sauvé la vie d'un enfant.

Par NTD

Un ambulancier qui a sauvé la vie d'un enfant qui risquait de mourir d'hypothermie a subi une descente aux enfers suite à ce sauvetage. En plus d'avoir fait l'objet d'une enquête, le héros souffre depuis d'un syndrome de stress post-traumatique.

L'ambulancier nommé Dino Émond a expliqué à TVA Nouvelles qu'il avait dû sortir du protocole en procédant à la méthode kangourou, qui consiste à pratiquer un contact peau à peau avec l'enfant afin d'augmenter sa chaleur corporelle.

Dino Émond explique: "Ça s'est passé dans le temps des Fêtes. C'était le 29 décembre 2016. L'enfant a été victime d'un malaise dans un chalet de la Zec Onatchiway. L'endroit n'est pas accessible par la route. Ses parents l'ont embarqué à bord d'une motoneige pour venir à notre rencontre. [...] Il faisait -25 cette journée-là. Jusqu'à la voiture, il est tombé en hypothermie. La priorité 3 pour assistance policière à la Sûreté du Québec [SQ] a changé pour une prio 1."

Comme le trajet en ambulance jusqu'à l'hôpital de Chicoutimi était d'une durée d'au moins une heure, l'ambulancier a dû faire l'impossible pour maintenir l'enfant en vie: "Il a les lèvres cyanosées, rouge cerise, il est blanc comme un drap, sa tête est penchée par en arrière, il est inconscient. J'ai dit: “si je me déshabille pas, c'est fini, on le perd”."

L'ambulancier a donc enlevé son uniforme et il a retiré les vêtements de l'enfant afin de lui transmettre directement sa chaleur: "Je m'implique comme jamais je me suis impliqué. Je lui parlais constamment. Moi, je crois que même si on est inconscient, les personnes nous entendent. Je voulais le rassurer, lui dire que ça allait bien aller. [...] J'avais le petit garçon qui était couché sur mon épaule, je tenais sa tête et j'avais un bras de libéré pour toucher le moniteur. Je lui avais aussi mis un masque d'oxygène."

Selon plusieurs médecins, l'enfant serait probablement mort avant d'arriver à l'hôpital si Dino Émond n'avait pas pratiqué la méthode kangourou.

Toutefois, une enquête a été ensuite ordonnée afin de faire la lumière sur ce sauvetage, tandis qu'un collègue a même sous-entendu que le héros avait posé un geste de pédophilie.

Moins d'un mois après le sauvetage, l'ambulancier est convoqué pour une suspension ou un congédiement, mais lorsque la juge Chantale Girard découvre que Dino Émond souffre de stress, d'angoisse, de diaphorèse (transpiration abondante) et de terreurs nocturnes depuis le sauvetage, elle en vient à la conclusion que le trouble de stress post-traumatique constitue bel et bien une lésion professionnelle.    

La descente aux enfers de Dino Émond n'est toujours pas terminée, mais l'ambulancier assure qu'il fera tout en son possible pour retrouver sa dignité.

Source: Journal de Québec · Crédit Photo: Capture d'écran