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Coronavirus: les urgences canadiennes pourraient avoir du mal à faire face à l'épidémie

Par NTD

Le temps d'attente dans les urgences des hôpitaux canadiens est déjà très long. Si la propagation du nouveau coronavirus, le COVID-19, atteint le Canada, le pays pourrait avoir du mal à faire face à cette épidémie selon des experts médicaux interrogés par le Huff Post. 

Le plus récent cas au Canada est celui d'une femme dans la trentaine qui a contracté le virus en Iran. Cela inquiète grandement les autorités sanitaires qui se questionnent sur une possible augmentation de cas non détectés dans le monde. 

«Tout cas lié à l’Iran pourrait être un indicateur d’une transmission plus répandue que nous ne le pensons», a déclaré l’administratrice en chef de la santé publique, Theresa Tam, vendredi.

Les efforts au Canada sont coordonnées, mais la stratégie des autorités sanitaires canadiennes devra peut-être changer, selon le Dr Isaac Bogoch, du University Health Network de Toronto.

« Chaque système de santé a ses limites », a-t-il affirmé. « La question se pose : si nous commençons à être inondés de cas, à quel point pouvons-nous nous étendre nos ressources ? »

Comme le Canada est un très grand territoire géographique, la communication est un enjeu important d'après la présidente des Médecins de santé publique du Canada, la Dre Jasmine Pawa.

« Notre expérience au jour le jour dans des hôpitaux surpeuplés m’amène à me demander à quoi ressemblerait l’intégrité de notre système de santé dans une grande pandémie grave », a indiqué pour sa part le Dr Alan Drummond, de l’Association canadienne des médecins d’urgence

Il craint qu'une propagation mondiale du virus mène à l'annulation de chirurgies ou à des congés précipités pour des patients dans un état stable. 

« Il faudra alors prendre des décisions difficiles concernant qui vit et qui décède, étant donné nos capacités limitées à la fois pour les lits pour les soins spécialisés et les lits de soins intensifs. Nous verrions alors un certain degré de rationnement », a-t-il ajouté. 

La Dre Tam a avoué que la capacité des hôpitaux est un « aspect crucial » de la préparation du Canada face à une épidémie de coronavirus, vendredi. 

« Si nous pouvons retarder l’impact du coronavirus jusqu’à une certaine période, quand il y a moins de grippe par exemple, ce serait également très utile », a-t-elle fait valoir.

Source: HuffPost · Crédit Photo: Adobe Stock