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Une retraitée de 73 ans meurt aux urgences après avoir attendue en vain pendant 2h30 sur un brancard

Par NTD

Une septuagénaire est décédée mardi dernier au CHU de Reims d’un arrêt cardiaque. Venue pour des douleurs liées à un problème de circulation sanguine, son cas n’a pas été jugé prioritaire aux urgences, et elle est restée sur un brancard pendant 2h30 sans prise en charge. Un cas qui illustre la saturation des urgences, dénonce un médecin urgentiste sur RMC.
Elle attendait depuis 2 heures et demi aux urgences… Une retraitée de 73 ans est décédée d’un arrêt cardiaque au CHU de Reims mardi dernier.

Résidente de la maison de retraite voisine, elle s’est plaint de douleurs dans les jambes, à cause d’un problème de circulation sanguine. Les ambulanciers sont passés chercher la septuagénaire vers 16h. Elle est arrivée aux urgences quelques minutes plus tard.

C’est à ce moment-là qu’une longue attente commence: deux heures et demi allongée sur le brancard des ambulanciers. Car son cas est jugé stable, pas prioritaire. Les médecins sont occupés par 4 autres cas d’urgences vitales. Pas prise en charge, la retraitée mourra des suites d’un arrêt cardiaque. Les soignants ont tenté de la réanimer… sans succès.

« Des usines à malades »
Pour les syndicats d’ambulanciers, ce décès est une conséquence du manque de personnel pour gérer au mieux l’arrivée des patients.

« La situation est en train de s’aggraver tout simplement parce qu’on concentre sur des gros hôpitaux des espèces d’usines à malades, en fermant tout le maillage de proximité », dénonce sur RMC Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l’Hôtel-Dieu à Paris.

« On comprend bien que quand on ferme ces hôpitaux que tout le monde se retrouve sur des grosses plateformes d’urgence, avec moins de moyens et moins de lit, à un moment ça déborde et le temps d’attente explose. Le temps d’attente qui explose, c’est de l’inconfort pour les malades, mais c’est aussi de la mortalité qui va augmenter. C’est le modèle qu’il faut changer ».

Selon le journal local l’Union, le fils de la retraitée décédée souhaite que justice soit faite autour des conditions de la mort de sa mère. Son avocat va déposer une requête auprès du tribunal administratif de Chalons ce vendredi matin pour qu’un expert soit nommé.