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Des anciens Farfadaas racontent le cauchemar qu'ils ont vécu au sein de l'organisation

Par NTD

Des ex-membres des Farfadaas ont dénoncé les méthodes intimidantes du groupe dont le "noyau" est composé de 13 dirigeants qui prennent toutes les décisions.

C'est dans un reportage du journaliste Tristan Péloquin que des ex-membres du groupe Farfadaas ont expliqué avoir subi de l'intimidation et de la violence verbale. Parmi les individus qui ont accepté de témoigner auprès du journal La Presse, Catherine Trudeau Leclair a expliqué être en froid avec l'organisation depuis qu'elle a critiqué celle-ci sur les réseaux sociaux. André Desfossés, qui est l'un des principaux leaders de l'organisation, a par la suite été filmé en train de s'en prendre à Mme Trudeau Leclair, alors qu'il lui a arraché son téléphone cellulaire.

Les images montrant la scène très particulière ont rapidement commencé à circuler sur les réseaux sociaux et Mme Trudeau Leclair a porté plainte pour voies de fait simples à la police de Sherbrooke.

La militante anti-mesures sanitaires, qui s'est fait connaître sur le web sous le pseudonyme Étoile Duciel, a expliqué à La Presse: "J’ai toujours dénoncé l’image que les Farfadaas propagent du mouvement anti-mesures sanitaires en se donnant des apparences de motards. Mais là, c’est allé trop loin. On se bat pour la liberté. On n’en veut pas, des gens qui intimident, qui agressent et qui font du harcèlement aux femmes dans notre mouvement."

Rappelons que plus tôt cette cette semaine, André Desfossés a plaidé coupable à des accusations de menaces. Dans une vidéo diffusée sur Facebook en août 2021, le militant anti-mesures sanitaires avait déclaré vouloir s'en prendre à ceux et celles qui l'empêcheraient d'entrer dans un commerce sans masque.

M. Desfossés fait aussi face à des accusations de complot pour avoir présumément bloqué le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. L'incident s'était produit en mars 2021 et il avait impliqué cinq autres membres de l'organisation anti-mesures sanitaires. Le chef de celle-ci, Steeve Charland, a déclaré pour sa part qu'il avait "mis à la porte" certains membres.

Une autre ancienne membre de l'organisation, Nathalie Warren, affirme avoir aussi subi de l'intimidation: "Il y a plein de bon monde dans ce mouvement-là, et c’est vrai qu’ils essaient d’aider les oubliés et les plus démunis de la société. Mais ceux qui font partie du noyau contrôlent tout. Moi, je n’en veux plus de la violence et des menaces verbales comme ça. J’ai joint les Farfadaas parce que je me cherchais une famille, mais je ne le ferai pas au prix de la violence. [...] Le noyau des Farfadaas m’a fait des menaces pour que j’arrête de porter ma veste. Je veux que les gens sachent dans quoi ils s’embarquent quand ils entrent dans ce groupe-là. Ils marchent comme un club de bécyk. Il y a du monde dangereux parmi eux."

Patrick Dupuis, un autre ancien membre, qui a même fait partie du "noyau", a déclaré à La Presse que Steeve Charland dirige son organisation comme un mouvement sectaire: "Steeve, il agit littéralement en gourou. Si tu vas quelque part, il veut savoir tu vas où, à quel moment et avec qui. Ils se disent un mouvement d’amour, de paix et de respect, mais ça ne peut pas marcher à coup de menaces de tape sur la yeule."

Signalons qu'on y apprend aussi dans ce reportage que même Mario Roy souhaite se dissocier du mouvement: "J’ai quitté parce que ça ne rejoint plus mes idées. Une agression comme celle commise par André Desfossés, je n’adhère pas à ça. Je ne veux plus être affilié aux Farfadaas. [...] Je pensais que les Farfadaas était un mouvement de pensée pour aider son prochain, mais c’est devenu un groupe identitaire, alors j’ai décroché."

Enfin, comme l'a expliqué Patrick Dupuis, les célèbres vestes de cuir du groupe des Farfadaas posent désormais un problème aux groupes de motards criminalisés: "J’ai moi-même déjà été approché par quelqu’un de ce milieu-là, qui était lié à ces groupes-là, qui m’a dit qu’il serait préférable que j’arrête de porter ma veste. [...] Les gars de bécyk n’ont jamais pris position depuis le début [de la pandémie]. Ils ne veulent pas que quelqu’un prenne leur image en faisant croire qu’ils prennent position. Tout le monde le sait que porter des vestes avec des patchs, ça leur appartient. Y a une loi non écrite qui dit que tu ne peux pas faire ça."

Source: La Presse